Le 23 mai dernier, une attaque à la grenade en plein centre-ville d’Aubervilliers a choqué la population et mis les forces de l’ordre en alerte. Trois jeunes hommes, âgés de 17 et 18 ans, ont été rapidement interpellés et placés en détention. L’attaque, qui a grièvement blessé un cycliste et une femme, a été menée avec une grenade défensive yougoslave de type M52.
Les suspects ont été mis en examen pour « tentative d’assassinat en bande organisée », « détention d’armes de catégorie A » et « destructions de biens », des accusations passibles de la réclusion criminelle à perpétuité.
Une enquête rapide et efficace
L’enquête, menée avec célérité, a permis d’identifier les suspects grâce à la vidéo surveillance. Les images ont révélé que les auteurs présumés étaient à vélo et n’avaient pas pris la précaution de masquer leur visage. Les forces de l’ordre ont ainsi pu retracer leur itinéraire et procéder aux arrestations. Deux des suspects ont été arrêtés dès le 27 mai, tandis que le troisième a été appréhendé le 29 mai à Paris.
Les aveux et les motivations des suspects
Lors de sa garde à vue prolongée, l’auteur présumé du jet de grenade, âgé de 18 ans, a expliqué qu’il avait été recruté pour 2 500 euros par un commanditaire inconnu. Ce dernier l’aurait approché alors qu’il jouait au football, lui donnant pour mission de lancer la grenade devant le bar PMU « Le Réal », situé rue du Moutier à Aubervilliers. Le suspect a affirmé qu’il n’avait pas eu le temps de toucher l’argent promis.
L’une des principale victime en partie défiguré
L’explosion a causé des blessures graves à un cycliste de passage, qui a été en partie défiguré et grièvement blessé au bras. Sorti du coma ce jeudi, il reste hospitalisé et sa réhabilitation sera longue, avec une incapacité totale de travail (ITT) de 100 jours. Une autre victime, une femme blessée par un éclat de grenade, souffre d’une fracture ouverte à un doigt, avec une ITT de 45 jours.
Un cas illustratif des risques de radicalisation
Cette attaque soulève des questions sur la disponibilité des armes de guerre en milieu urbain et sur la radicalisation de jeunes impliqués dans des actes de violence extrême. Le recours à une grenade défensive dans un espace public densément peuplé marque une escalade inquiétante dans l’utilisation de la violence par les jeunes, souvent manipulés par des individus ou des groupes plus puissants.