Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a annoncé qu’il n’accepterait de devenir Premier ministre qu’en cas de majorité absolue pour son parti à l’Assemblée nationale.
« Je ne serai pas le collaborateur du président », a-t-il déclaré ce mardi 18 juin sur Cnews, affirmant qu’une majorité relative conduirait à un blocage politique. Cette condition vise à garantir une liberté d’action complète pour mener les réformes souhaitées.
Pression sur les électeurs
En appelant à une majorité absolue, Bardella met la pression sur ses électeurs, rappelant l’importance d’un soutien massif pour répéter le succès des élections européennes. « Avec une majorité absolue, nous aurons des leviers importants pour agir », a-t-il précisé, soulignant la nécessité d’éviter l’impuissance politique.
Une stratégie floue sur les réformes
Le Rassemblement national adopte une approche prudente en modifiant certaines mesures de son programme et en maintenant l’incertitude sur d’autres. La réforme des retraites, par exemple, a été au centre de débats internes. Jordan Bardella a récemment affirmé que l’abrogation de cette réforme ne pourrait intervenir qu’à partir de l’automne, en raison de l’état des finances du pays. Cette prise de position fait suite à plusieurs jours d’hésitations et de déclarations contradictoires.
Alliances et divergences
Le RN, désormais allié avec le président de LR, Éric Ciotti, et rapproché de Marion Maréchal, navigue entre des positions divergentes. Ces deux figures, favorables à la réforme des retraites menée par le gouvernement Borne, contrastent avec la ligne économique du Rassemblement national. Éric Ciotti a d’ailleurs déclaré lundi soir aux 20-Heures de France 2 qu’il n’était pas certain que la réforme des retraites serait abrogée, soulignant la nécessité d’un audit des finances publiques.
Une campagne sous tension
À moins de deux semaines du premier tour des élections législatives, la déclaration de Jordan Bardella place la campagne sous haute tension. En insistant sur la majorité absolue comme condition sine qua non, il engage une stratégie risquée mais potentiellement payante, destinée à mobiliser son électorat et à assurer un mandat gouvernemental sans compromis.