Depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau se montre déterminé à imprimer une ligne dure sur la question de l’immigration. Insomniaque et hyperactif, le ministre avance sans frein pour imposer ses mesures, malgré les tensions au sein du gouvernement. Entre fermeté sur les flux migratoires et bras de fer politique, Retailleau incarne une nouvelle ère à Beauvau.
Un mois seulement après son entrée en fonction, Bruno Retailleau s’est déjà imposé comme l’un des acteurs clés de la politique française en matière de sécurité et d’immigration. Surnommé le “bulldozer” pour sa détermination et sa méthode intransigeante, l’ancien président du groupe LR au Sénat occupe sans relâche l’espace médiatique pour défendre une série de mesures visant à durcir les conditions d’accueil et de séjour des étrangers en France.
Omniprésent dans les médias depuis le 21 septembre, Retailleau ne cache pas son ambition : faire adopter des mesures fortes pour lutter contre l’insécurité et limiter les flux migratoires extra-européens. À Beauvau, le ministre a clairement affiché sa volonté d’utiliser tous les leviers à sa disposition, qu’ils soient législatifs, diplomatiques ou sécuritaires. Cependant, cette avalanche d’annonces a parfois pris de court certains membres du gouvernement, qui peinent à suivre son rythme.
Les propositions phares du ministre de l’Intérieur, déjà présentées l’hiver dernier dans une proposition de loi signée avec son ami François-Noël Buffet, visent notamment à rétablir le délit de séjour irrégulier et à durcir les conditions d’attribution des allocations aux étrangers. Ces mesures, soutenues par le Rassemblement national, avaient provoqué des fractures au sein de la majorité présidentielle. Néanmoins, Retailleau reste confiant, persuadé que le texte pourra passer en force au Parlement en 2025, malgré les réticences au sein du MoDem et de Renaissance.
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Le contexte européen actuel semble également jouer en faveur du ministre. Alors que plusieurs pays de l’Union européenne, notamment l’Italie de Giorgia Meloni et l’Allemagne d’Olaf Scholz, durcissent leur législation migratoire, Retailleau entend s’appuyer sur cette dynamique pour impulser une politique similaire en France. “Je ne suis pas dans une démarche idéologique, je veux convaincre”, a-t-il déclaré, soulignant que la majorité des Français soutiennent une ligne ferme sur l’immigration.
Cependant, cette fermeté n’est pas sans créer des tensions au sein de l’exécutif. Le ministre de l’Intérieur devra composer avec des alliés plus “humanistes”, tels que le garde des Sceaux Didier Migaud et la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq, qui défendent le maintien de l’Aide Médicale d’État (AME), un dispositif que Retailleau souhaite réformer en profondeur. La question de l’immigration reste donc un terrain politique miné, où Bruno Retailleau avance, tel un bulldozer, pour imposer sa vision d’une France plus stricte sur la gestion des flux migratoires.
