À quelques jours des élections européennes, les députés de La France Insoumise (LFI) et ceux du Rassemblement National (RN) ont déposé deux motions de censure contre le gouvernement. Ces motions seront débattues lundi à 13 h 30 à l’Assemblée nationale, bien que leurs chances de succès restent minces.
La Motion de La France Insoumise
La France Insoumise a été la première à soumettre sa motion de censure, soutenue par les communistes et des écologistes. Les 106 signataires de gauche dénoncent « la mise en place d’une austérité sans précédent », jugée « insupportable sur le plan social et inefficace sur le plan budgétaire ». Cette contestation survient après le gel de 10 milliards d’euros de crédits pour 2024, imposé par décret en raison du dérapage du déficit, et l’annonce de l’intention du gouvernement de « surgel de 10 milliards d’euros supplémentaires » avant la fin de l’année.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a confirmé sur Franceinfo que bien que son parti n’ait pas signé la motion, il la votera.
La réponse du Rassemblement National
Peu après, le Rassemblement National a déposé sa propre motion de censure. Le RN accuse le gouvernement d’avoir « volontairement sous-évalué » le déficit et affirme que la dette publique a « atteint un seuil d’alerte ». Marine Le Pen a indiqué que son parti votera la motion de LFI pour tenter de faire tomber le gouvernement, mais sans le soutien des Républicains (LR), cette tentative a peu de chances de succès.
La motion du RN n’obtiendra pas non plus le soutien de la gauche, réduisant ainsi toute menace réelle pour le gouvernement de Gabriel Attal.
Les motions de censure font suite à l’absence de projet de loi de finances rectificative, une situation reprochée par LFI et RN à l’exécutif pour ne pas avoir soumis au Parlement ses coupes budgétaires. Une motion de censure nécessite la majorité absolue de 289 voix pour renverser un gouvernement, un objectif difficile à atteindre dans le contexte politique actuel.
Ces motions témoignent d’une opposition croissante et d’une insatisfaction générale face aux politiques budgétaires du gouvernement, ajoutant une tension supplémentaire à l’approche des élections européennes.