La question du métro à Bordeaux suscite des réactions passionnées parmi les habitants. Alors que deux tracés font actuellement l’objet d’études par la métropole, le projet, estimé à plus de trois milliards d’euros et nécessitant environ dix ans de construction pour une vingtaine de kilomètres, divise profondément la population bordelaise.
Entre ceux qui voient ce projet comme une solution indispensable pour améliorer la mobilité et ceux qui le considèrent comme un gouffre financier dangereux pour le patrimoine historique de la ville, les avis sont partagés.
Un gouffre financier et des dangers pour le sous-Sol, selon les opposants
De nombreux internautes critiquent le coût élevé du projet. Beaucoup soulignent que les prévisions financières initiales de tels projets sont souvent sous-estimées. « On va finir à cinq ou six milliards, compte tenu des incertitudes géologiques », s’alarme Luc, un opposant au métro. Selon lui, ce sont les propriétaires qui devront assumer la facture via une augmentation des taxes foncières, ce qui pourrait provoquer un exode de ceux qui ne peuvent augmenter leurs revenus. « C’est un projet d’ingénieurs qui oublie que le contribuable est déjà à la limite », ajoute-t-il.
D’autres détracteurs rappellent un débat vieux de plusieurs décennies, remontant à l’époque de Chaban-Delmas. À cette époque, des études avaient privilégié le tramway en raison de la nature du sol bordelais, caractérisé par de nombreux cours d’eau souterrains. « Bordeaux est sur des marais ! On risque inondations et effondrements des vieilles demeures à force de creuser dans ce sous-sol fragile », avertit un autre contributeur.
Le chantier colossal que représenterait la construction du métro est également un point d’inquiétude. Les perturbations engendrées par d’autres projets de transport, comme le bus à haut niveau de service ou les travaux autour de la gare, sont citées en exemple. Pour beaucoup de ces détracteurs, améliorer et étendre le réseau de bus et de tramways existants serait une solution plus judicieuse et moins coûteuse.
La fiabilité du métro et la croissance de la Métropole, selon les partisans
En revanche, ceux qui soutiennent le projet de métro mettent en avant les difficultés actuelles de circulation et la saturation du réseau de tramways. « Entre le réseau routier toujours bouché et les transports en commun bondés ou en panne, le métro est absolument nécessaire », affirme un contributeur. Ils soulignent également que le métro offrirait des solutions de mobilité plus rapides et fiables, indépendantes des intempéries et du trafic urbain.
La croissance démographique de Bordeaux est un autre argument majeur des partisans du métro. « Bordeaux est l’une des dernières grandes métropoles de France à ne pas avoir de métro. On a atteint la limite de ce que peut apporter le tramway », constate un internaute. Un autre Bordelais, habitué aux métros de Lyon, Marseille et Rennes, témoigne de l’inefficacité des transports en commun bordelais comparé au vélo et plaide en faveur du métro pour améliorer les temps de trajet.
Les partisans estiment également que le métro permettrait de décongestionner la ville et d’offrir une alternative viable aux trajets en voiture. Un habitant de Pessac met en avant la pertinence d’une ligne reliant Lormont à Pessac via la gare Saint-Jean et le CHU, un tracé actuellement très soutenu.
Le Débat continue
Malgré l’enthousiasme des partisans, certains d’entre eux s’interrogent sur le financement du projet et proposent même la gratuité des transports en commun pour encourager leur utilisation. Le débat sur le métro bordelais est loin d’être clos et promet de s’intensifier à l’approche des élections municipales de 2026. Ce projet ambitieux pourrait bien devenir un des enjeux majeurs de la campagne.
