Le président du Centre national du cinéma (CNC), Dominique Boutonnat, fait face à des accusations d’agression sexuelle portées par son filleul, une affaire qui suscite un profond trouble dans l’industrie cinématographique française. Jugé ce vendredi après-midi au tribunal correctionnel de Nanterre, Boutonnat est accusé d’avoir embrassé de force et agressé sexuellement son filleul lors d’un voyage en Grèce en août 2020.
Les détails de l’incident, rapportés par l’AFP à partir de la plainte consultée, indiquent que les événements se sont produits après une baignade nue dans une piscine, où la situation aurait dégénéré lorsque Boutonnat aurait tenté de masturber son filleul. Ce dernier affirme avoir mis fin à cette tentative en pratiquant un geste de défense pour arrêter les avances de son parrain, alléguant ensuite une tentative de fellation.
Dans sa défense, l’avocat de Boutonnat a reconnu des “baisers consentis” et des gestes d’affection qui auraient été interrompus dès que la situation a semblé ambiguë. Initialement mis en examen pour tentative de viol, l’accusation a été réduite à celle d’agression sexuelle par le parquet, conduisant ainsi au procès actuel.
Malgré sa mise en examen en février 2021, Dominique Boutonnat a été maintenu à son poste par l’exécutif en juillet 2022, une décision qui a provoqué des réactions de désapprobation de la part de plusieurs organisations. La CGT-spectacle a appelé à sa démission, tandis que le collectif 50/50 a critiqué sa reconduction en soulignant l’ironie de sa position à la tête d’un organisme chargé de lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie du cinéma.
Le Centre national du cinéma, sous la direction de Boutonnat depuis 2019, est responsable de l’octroi de subventions et de la promotion de politiques anti-harcèlement dans le secteur. Malgré les troubles judiciaires, l’institution a affirmé que le fonctionnement du CNC n’a pas été affecté par cette affaire, soulignant que les accusations portées contre Boutonnat sont de nature privée et ne concernent pas ses activités officielles.
Le verdict de ce procès pourrait avoir des implications significatives pour l’image et la gestion du CNC, ainsi que pour les politiques de prévention des violences sexuelles dans l’industrie cinématographique française.