L’aéroport de Toulouse-Blagnac pourrait bientôt être soumis à des restrictions strictes concernant les vols de nuit. Le préfet doit choisir entre quatre scénarios d’encadrement, visant à réduire les nuisances sonores tout en préservant l’activité économique.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac, un hub majeur pour les compagnies low cost telles que Ryanair, Volotea et EasyJet, pourrait bientôt voir ses vols de nuit drastiquement réduits. En réponse à la montée des protestations des riverains, le préfet de la région, Pierre-André Durand, doit se prononcer d’ici la fin du mois sur quatre scénarios d’encadrement des vols après 22 heures.
Un été 2023 sous tension
Les résidents proches de l’aéroport, regroupés au sein du Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine, ont dénoncé un été 2023 qu’ils qualifient de “catastrophique”. Leurs griefs sont principalement liés aux 400 vols ayant eu lieu entre minuit et 6 heures du matin, provoquant des nuisances sonores importantes. Pour apaiser les tensions, la direction de l’aéroport avait annoncé fin mars qu’aucun vol commercial ne serait programmé après minuit durant l’été. Mais cette mesure provisoire pourrait bientôt devenir permanente, sous une forme encore plus restrictive.
Quatre scénarios sur la table
Quatre options sont à l’étude par la préfecture pour réduire les nuisances sonores tout en tenant compte de l’importance économique de l’aéroport :
- Maintien du statu quo : Poursuite des mesures actuelles avec des ajustements mineurs.
- Interdiction stricte des vols entre 22h et 6h : Ce scénario instaurerait un véritable couvre-feu nocturne, mettant fin à tous les vols commerciaux pendant cette tranche horaire.
- Réduction progressive des créneaux nocturnes : Les vols de nuit seraient progressivement limités, avec des interdictions étendues sur plusieurs années.
- Réduction des vols après minuit : Seuls les vols décollant avant minuit seraient autorisés, avec des exceptions limitées.
Le débat sur la taxe bruit
Instaurée en 1992, la taxe sur les nuisances sonores aériennes (TSNA) est un levier important pour compenser les désagréments subis par les riverains. Pourtant, le Collectif contre les nuisances aériennes s’interroge sur la baisse de cette taxe pour Toulouse-Blagnac en 2015, et suspecte un lien avec la privatisation partielle de l’aéroport. À compter du 1er juillet 2024, cette taxe est fixée à 17,70 € pour Toulouse, un montant nettement inférieur à celui de certains autres aéroports français.
Un équilibre à trouver
Le préfet Pierre-André Durand est désormais face à un dilemme : comment réduire les nuisances sonores sans freiner l’activité économique de l’aéroport, crucial pour la région ? L’étude d’impact en cours, basée sur l’approche équilibrée, devra apporter des éléments de réponse avant la fin de ce mois de septembre.
Un enjeu pour l’avenir de l’aéroport
Les décisions qui seront prises dans les semaines à venir pourraient redessiner l’avenir des vols de nuit à Toulouse-Blagnac et influer sur la relation entre l’aéroport et ses riverains. Le dialogue entre toutes les parties prenantes sera crucial pour atteindre un compromis acceptable.
