Michel Barnier, 73 ans, a été officiellement nommé Premier ministre par Emmanuel Macron ce jeudi, une décision qui marque un tournant significatif dans la politique française.
Cette nomination intervient 60 jours après le second tour des élections législatives qui a laissé l’Assemblée nationale sans majorité claire. Barnier, ancien ministre et commissaire européen, devient ainsi le plus vieux Premier ministre de la Ve République, succédant à Gabriel Attal, le plus jeune à ce poste.
Barnier devra naviguer dans un contexte politique complexe, avec une Assemblée nationale éclatée et une majorité présidentielle affaiblie. Son principal défi sera de former un gouvernement capable de surmonter les tensions parlementaires et de restaurer la stabilité politique, un objectif crucial pour mettre fin à la crise la plus grave de la Ve République.
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a exprimé une réaction mitigée : « Après une attente interminable, nous prenons acte de la nomination de Michel Barnier. Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale et ses actions ». Il a appelé à traiter les urgences majeures comme le pouvoir d’achat et la sécurité.
De son côté, Renaissance a précisé qu’il n’y aurait pas de censure automatique contre Barnier, mais a souligné la nécessité d’exigences claires. Le Parti socialiste et la France insoumise ont critiqué la décision, accusant Emmanuel Macron de mépriser le résultat des élections législatives et d’opérer un coup de force démocratique.
Le soutien des Républicains et les attentes
Les Républicains se réjouissent de la nomination de Barnier, saluant son expérience et son pragmatisme. Laurent Wauquiez et Marine Le Pen ont exprimé leur soutien tout en soulignant les attentes vis-à-vis de Barnier, notamment sur la question de la proportionnelle et des compromis budgétaires.
Une prise de fonction empreinte d’humilité
Michel Barnier a abordé sa nouvelle fonction avec une certaine modestie, promettant « des changements mais aussi des ruptures ». Il a souligné la nécessité de traiter la « dette financière et écologique » qui pèse sur le pays, tout en se déclarant prêt à faire face aux défis avec détermination.
Le coup de théâtre de Macron
La nomination de Michel Barnier à Matignon est un coup de théâtre qui pourrait redessiner le paysage politique français. Alors que les partis politiques scrutent attentivement ses premières actions, la France s’apprête à vivre une période de transition sous la direction du plus vieux Premier ministre de la Ve République.
