Mardi soir à Vénissieux, un jeune homme de 19 ans a été arrêté par les forces de l’ordre dans des conditions qui ont rapidement suscité des accusations de violences policières. La scène, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, montre un policier frappant le jeune homme, déclenchant une vague de réactions et de critiques.
Les policiers de la Brigade spécialisée de terrain (BST) patrouillaient dans le quartier des Minguettes, surveillant un point de deal, lorsque l’incident a eu lieu. Selon des sources sécuritaires rapportées par Le Progrès et BFMTV Lyon, les forces de l’ordre ont été prises à partie par une quinzaine d’individus les insultant et leur lançant des projectiles. En réponse, les policiers ont utilisé des grenades lacrymogènes, touchant un bureau de tabac à proximité.
Le fils du gérant du bureau de tabac, âgé de 19 ans, est sorti pour protester, ce qui a conduit à son interpellation musclée pour « outrage » et « rébellion ».
Les vidéos de l’interpellation
Des vidéos de l’intervention, partagées sur les réseaux sociaux et relayées par le député LFI du Rhône, Idir Boumertit, montrent des policiers utilisant un taser pour maîtriser le jeune homme. Une autre vidéo, filmée à l’extérieur du commerce, montre un policier portant des coups de pied, de poing et de matraque au jeune homme.
Ces images ont provoqué une vive émotion et des critiques. Antoine Lément, député LFI de l’Essonne, a condamné ces actes en rappelant que « aucune cause n’autorise un policier à passer à tabac un citoyen ». Le député Boumertit a saisi le procureur de la République pour « violence et abus d’usage de la force par un agent de police ».
Réactions et enquêtes en cours
Le père du jeune homme, profondément choqué, a témoigné de l’intégrité de son fils : « On est commerçant depuis 17 ans ici, on n’a jamais eu de problème. Mon fils travaille avec moi, il est très poli. Les coups de matraque qu’il a reçus, c’est impressionnant. Je me demande pourquoi la police se comporte comme ça. »
La garde à vue du jeune homme a été levée mercredi, et il est actuellement hospitalisé pour des points de suture et des examens médicaux.
Les syndicats de police ont réagi à ces accusations. Alain Barberis, secrétaire départemental du syndicat Alliance police nationale, a déclaré : « On essaie, une fois de plus, à un instant T d’une vidéo, d’instrumentaliser une interpellation qui a été très compliquée pour nos collègues. » Christophe Pradier, du syndicat Unsa Police, a indiqué qu’une enquête serait diligentée si un manquement était présumé.
Une affaire qui divise
Cet incident relance le débat sur les violences policières et les conditions d’intervention des forces de l’ordre en France. Les vidéos, bien que choquantes, ne montrent qu’un angle de la situation, et les enquêtes devront déterminer les circonstances précises de cette intervention.
