Lyon rend hommage à Claude Bloch, dernier survivant de l’Holocauste et passeur de mémoire 

Actu Loire

Lyon a rendu hommage ce mercredi 7 février à la mémoire de Claude Bloch, dernier rescapé de l’Holocauste, lors d’une cérémonie émouvante qui s’est tenue dans les salons de l’Hôtel de Ville. Claude Bloch s’est éteint le 31 décembre 2023 à l’âge de 95 ans. Il était devenu un passeur de mémoire, transmettant son histoire à une jeunesse dans laquelle il plaçait beaucoup d’espoirs.

Né le 1er novembre 1928 à Lyon, Claude Bloch a vécu une enfance marquée par les persécutions nazies. Élevé par sa mère Eliette Meyer au 46 rue Franklin, il a été confronté dès son jeune âge aux atrocités du régime nazi.

En 1940, sa mère était licenciée de la préfecture de Lyon en vertu du « statut des Juifs ». Claude a poursuivi ses études au lycée La Martinière, avant d’être arrêté par le chef de la Milice à Lyon, Paul Touvier, avec sa mère et son grand-père à Crépieux-la-Pape, dans le Rhône, où sa famille s’était réfugiée. Son grand-père est décédé après avoir été torturé lors de son interrogatoire par la Gestapo. À l’âge de 15 ans, Claude et sa mère ont été internés à la prison de Montluc, puis transférés le 20 juillet au camp de Drancy avant d’être déportés le 31 juillet par le convoi n°77 vers le camp d’Auschwitz-Birkenau. Sa mère a été assassinée et lui est affecté au camp d’Auschwitz I, travaillant dans un kommando de terrassement. Pendant l’hiver 1944, il a été évacué vers le camp du Stutthof, où il travaillait dans une usine. Il fut finalement libéré et pris en charge par la Croix-Rouge suédoise le 10 mai 1945 lors d’une évacuation vers le nord de l’Allemagne. Il est finalement retourné à Lyon le 22 juillet 1945, pù il a retrouvé sa

Né le 1er novembre 1928 à Lyon, Claude Bloch a été élevé par sa mère Eliette Meyer au 46 rue Franklin, dans le même immeuble que ses grands-parents maternels. En 1940, sa mère était licenciée de la préfecture de Lyon en vertu du « statut des Juifs ». Claude a poursuivi ses études au lycée La Martinière, avant d’être arrêté par le chef de la Milice à Lyon, Paul Touvier, avec sa mère et son grand-père à Crépieux-la-Pape, dans le Rhône, où la famille s’était réfugiée. Son grand-père décède après avoir été torturé lors de son interrogatoire par la Gestapo. À l’âge de 15 ans, Claude et sa mère sont internés à la prison de Montluc, puis transférés le 20 juillet au camp de Drancy avant d’être déportés le 31 juillet par le convoi n°77 vers le camp d’Auschwitz-Birkenau. Sa mère est assassinée et lui est affecté au camp d’Auschwitz I, travaillant dans un kommando de terrassement. Pendant l’hiver 1944, il est évacué vers le camp du Stutthof, où il travaille dans une usine. Il est finalement libéré et pris en charge par la Croix-Rouge suédoise le 10 mai 1945 lors d’une évacuation vers le nord de l’Allemagne. Il est finalement retourné à Lyon le 22 juillet 1945, où il a retrouvé sa grand-mère. .

Malgré les épreuves qu’il a endurées, Claude Bloch est parvenu à survivre et à reconstruire sa vie après la guerre. À l’âge de la retraite, il s’est engagé à témoigner de son expérience et à lutter contre l’oubli. Membre actif de plusieurs associations, dont l’Union des déportés d’Auschwitz, il a consacré une grande partie de sa vie à sensibiliser les générations futures aux dangers de l’antisémitisme, du racisme et de la discrimination.

Lors de la cérémonie d’hommage, le Maire de Lyon, Grégory Doucet, a rappelé que cette cérémonie intervenait « quatre jours seulement avant la cérémonie annuelle en hommage aux victimes à la rafle de la rue Sainte-Catherine et dix jours après la traditionnelle cérémonie devant le veilleur de pierre commémorant la date anniversaire de la libération des camps« . L’édile Lyonnais a également évoqué l’hommage aux victimes françaises de l’attaque du Hamas du 7 octobre, organisé le même jour aux Invalides par le président de la République : « À Lyon, nous pensons à elles, mais pas seulement aux victimes françaises ». « Quatre mois après ses attentats effroyables, je tiens a réitéré au nom de la ville de Lyon, l’expression de notre absolue compassion aux victimes, aux familles des victimes et à leur proches ».

Grégory Doucet a rendu hommage aux 6000 juifs de la région qui ont été assassinées par les nazis. Il est revenu sur la vie de Claude Bloch, « qui a survécu aux coups, au typhus, à la dissentrie », se réjouissant que cette cérémonie se déroule dans le salon Justin Godard, qui « s’est notamment occupé de l’oeuvre de secours aux enfants, s’occupant de l’accueil des immigrés », qui a refusé en 1940, « de voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain » et qui a « accepté de caché des juifs dans son jardin ».

Le maire de Lyon a présenté Claude Bloch comme « une présence amicale et bienveillante »« un passeur de mémoire »« un grand témoin de Shoah », « une vigie rassurante et franche face au risque toujours recomposé du retour de la haine antisémite, xénophobe et raciste »« Claude Bloch était l’incarnation de l’unité et de l’humanité auprès des enfants à la rencontre desquels il allait conscient du rôle positif qu’il avait à jouer pour leur permettre de venir après lui, les témoins de témoins. »

Pour Grégory Doucet, la disparition de Claude Bloch laisse un grand vide. « Il nous faudra désormais nous débrouiller sans lui ». « Nous ne sommes pas totalement démunies, mais nous devront redoubler d’efforts, surtout dans un temps comme celui-ci, où les actes antisémites se multiplient, où la tolérance est malmenée et où les différences, ne sont pas toujours vu comme une source d’enrichissement personnel, à tord ».

Des délégations de lycées venues de toute la région lyonnaises étaient présentes pour rendre hommage à Claude Bloch. Les lycéen.ne.s ont exprimé leur respect pour un homme « qui parlaient avec douceur de moments dures », évoquant sa gentillesse. « Il nous a dit que maintenant ce serait à nous de parler de cette période, car bientôt il ne sera plus la pour le faire », a expliqué une lycéenne. Les lycéens que nous avons interviewés lors de la cérémonie étaient en tout cas tous unanimes et décidés à transmettre l’Histoire de Claude Bloch et de la Shoah.

La présidente de la LICRA AuRa, Myriam Picot, a rappelé que Claude Bloch était un adhérent et un militant de l’association. « Claude Bloch répondait à toutes les questions sans jamais se dérober, il acceptait de raconter l’intime avec une sincérité désarmante, cette autenticité permettait de pulvériser les préjugés des publics les plus retords à la mémoire de la Shoah. » Elle a elle aussi souligné sa « gentillesse », son attachement à « la primauté du respect de l’autre ». « Il s’adressait avec la même intégrité et la même bienveillance, aux plus hautes élus de la République, comme aux jeunes des Collèges des lycées ou ceux sont protections judiciaires. » Mme Picot a précisé que Claude Bloch devait encore intervenir auprès d’une classe de 3e, le 5 janvier dernier. 

Les nombreux témoignages de respect et d’admiration exprimés lors de la cérémonie attestent de l’impact profond de Claude Bloch sur la communauté lyonnaise et au-delà. Sa gentillesse, sa bienveillance et son engagement en faveur de la justice et de la mémoire resteront gravés dans les cœurs de tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer.

En rendant hommage à Claude Bloch, Lyon honore la mémoire de toutes les victimes de l’Holocauste et rappelle l’importance de résister à l’oubli et à l’intolérance. Claude Bloch restera à jamais dans nos mémoires comme un exemple de courage et de dignité face à l’adversité.

une information de notre correspondant à Lyon https://x-pression.media/

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