Aujourd’hui s’est éteint l’un des grands esprits de notre pays.
Robert Badinter restera dans l’Histoire comme celui qui aura permis l’abrogation de la peine de mort en France. Son long combat pour sortir la peine de mort de notre arsenal répressif, il l’avait d’abord brillamment mené comme avocat, avant de le remporter comme Garde des Sceaux au sein du gouvernement d’union de la gauche.
Mais, même après, il aura lutté jusqu’à son dernier souffle pour l’abolition universelle, afin qu’il n’y ait plus aucun pays où l’on puisse tuer au nom de la loi, sachant qu’il ne la verrait pas mais l’espérant pour les jeunes générations.
Comme Victor Hugo avant lui, dont il avait repris le flambeau abolitionniste, il croyait par-dessus tout qu’il est un droit « qu’aucune loi ne peut entamer, aucune sentence ne peut retrancher, le droit de devenir meilleur ». C’est avec cette conviction qu’il aura milité toute sa vie pour une Justice au service de l’humanité.
Son engagement pour défendre la dignité humaine s’est aussi traduit dans ses combats pour faire reculer la haine sous toutes ses formes, le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie. Il n’a jamais reculé, même lorsqu’il fut luimême l’objet de cette haine.
Sénateur socialiste de 1997 à 2011, il aura fait vibrer notre hémicycle de la Chambre Haute de sa voix posée, par son intelligence éblouissante, son immense culture et sa capacité de conviction inégalée. A nous désormais de reprendre le flambeau pour que la Lumière qu’il aura apportée dans notre monde ne s’éteigne pas.