La préfecture du Rhône a annoncé un renforcement des contrôles pour lutter contre l’augmentation des fraudes à l’examen théorique du permis de conduire. Depuis 2016, l’apparition de centres d’examen privés a conduit à une recrudescence des fraudes, organisées par des réseaux parfois très structurés.
Des offres de réussite facile circulent sur les réseaux sociaux, notamment Snapchat, où des candidats peuvent obtenir leur code de la route en échange de quelques centaines d’euros. Ces fraudes ont récemment conduit à l’annulation de plusieurs dizaines de permis obtenus illégalement, notamment à Lyon et Givors. Sur 2022 et 2023, les services de l’État ont initié 300 procédures, invalidé une centaine d’épreuves théoriques et retiré 80 permis indique Le Figaro.
Des réseaux mafieux bien organisés
Les fraudeurs fournissent leurs identifiants et données personnelles à des intermédiaires qui passent l’examen à leur place. Selon Maxime Bourgeois, secrétaire national du syndicat d’inspecteurs Unsa-Saneer, les fraudeurs avaient initialement des scores parfaits dès leur première présentation, mais désormais, ils feignent l’échec pour éviter d’attirer l’attention. Les autorités ont adapté la réglementation pour mieux détecter les anomalies, notamment en surveillant l’origine géographique des candidats.
Les casiers judiciaires vérifiés par les organismes agrées
La préfecture du Rhône a intensifié les contrôles en réponse à cette multiplication des fraudes. Les inspecteurs du permis, qui réalisent une cinquantaine de contrôles par an, vont s’appuyer sur un nouveau cahier des charges renforçant les critères pour les organismes agréés. Cela inclut la vérification du casier judiciaire des examinateurs, une mesure récemment introduite.
Cependant, Maxime Bourgeois souligne que les 34 inspecteurs du département sont submergés par la tâche, malgré un renfort de 100 recrues au niveau national. Il plaide pour une renationalisation du système d’examen, affirmant que le caractère privé favorise les fraudes.
Le délit pénal pour les fraudeurs à l’examen de conduite
Frauder à un examen constitue un délit pénal, passible de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende, rappelle la préfecture du Rhône. Pour le permis de conduire, la fraude représente également un danger pour tous les usagers de la route.