Jeudi 12 septembre dernier, à la station Hoche, ligne 5 du métro parisien, Pierre, 26 ans (NDLR : nous avons changé le prénom), a été victime d’une agression physique et verbale.
L’attaque a commencé par le vol de sa chaîne en or et s’est poursuivie par des insultes à caractère homophobe et des menaces. Ce témoignage poignant raconte le déroulement de cette agression et l’impact qu’elle a eu sur la victime.
Une agression en plein après-midi
Le jeudi 12 septembre, aux alentours de 15h30, Pierre attendait son métro à la station Hoche, direction Gare du Nord. Trois jeunes, qu’il avait aperçus plus tôt en haut des escaliers, sont descendus sur le quai à quelques mètres de lui. En quelques instants, ils se sont approchés et ont commencé à agir.
« Ils m’ont arraché ma chaîne en or pendant que l’un d’eux essayait de me prendre ma sacoche », raconte Pierre. Alors qu’il tentait de comprendre ce qui se passait, des insultes homophobes ont fusé : « Sale pédé, on va te retrouver. » La présence soudaine d’un autre usager du métro a permis à Pierre de sortir de cette situation violente. Les agresseurs, après être montés dans la même rame de métro que lui, sont rapidement ressortis avant que les portes ne se referment.
La peur persiste
Pierre explique que cette agression, la première qu’il a vécue, a eu un impact profond sur sa manière de se déplacer et de percevoir son environnement : « Dès que quelqu’un s’assoit près de moi et que je le trouve louche, je change de rame ou de place. » Cette méfiance nouvelle l’a plongé dans un état de vigilance permanent, surtout dans les transports en commun.
Le jeune homme a déposé plainte le soir même. Cependant, il a ressenti un certain malaise lors de son passage au commissariat : « J’étais encore sous le choc, et j’avais l’impression que tout le monde était contre moi. » Il rapporte également une gêne face à la manière dont les termes homophobes de l’agression ont été repris dans le rapport de police.
Une prise en charge médicale
Après l’agression, Pierre a vu son médecin traitant qui lui a prescrit un arrêt maladie de trois jours. Il a ensuite été reçu par un médecin de l’unité médico-judiciaire (UMJ) pour évaluer les impacts physiques et psychologiques de l’incident. Ce dernier a établi une incapacité temporaire de travail (ITT) de quatre jours, reflétant la gravité des conséquences de l’agression sur son état de santé.
Un retour difficile à la vie normale
Aujourd’hui, une semaine après les faits, Pierre tente de reprendre une vie normale. Mais la peur est toujours présente : « Si je vois un jeune qui tourne autour de moi ou qui semble suspect, je change tout de suite de place. » Ce comportement paranoïaque, comme il le décrit lui-même, est le reflet d’une angoisse persistante.
Malgré l’agression, Pierre n’a pas encore pris contact avec une association d’aide aux victimes, mais il ne rejette pas l’idée : « Si je vois que c’est nécessaire, pourquoi pas. »
Le poids du silence
Malgré le dépôt de plainte, Pierre reste sceptique quant aux suites de l’affaire. « J’ai l’impression que rien ne sera fait. » Ce sentiment d’impuissance face à la justice et aux autorités renforce son isolement dans cette situation difficile. Pourtant, son témoignage met en lumière la réalité des agressions homophobes en milieu urbain, un problème qui reste trop souvent sous-estimé.
SOS homophobie est là pour vous aider
En répondant à quelques questions, la plateforme d’aide en ligne essayera de vous trouver les meilleures réponses possibles. Si besoin n’hésitez pas à les contacter directement via leur ligne d’écoute anonyme, leur chat’écoute ou bien leur formulaire de témoignage.
SOS Homophobie : Ligne d’écoute anonyme 01 48 06 42 41
