Grenoble connaît un été particulièrement violent, marqué par une recrudescence des fusillades liées au trafic de drogue. Le procureur de la République, Éric Vaillant, dresse un tableau alarmant de cette guerre des gangs qui secoue la ville, tout en soulignant les efforts des forces de l’ordre pour contenir la situation.
Grenoble vit un été sous haute tension, secouée par une vague de violences sans précédent. Depuis fin juillet, la ville et sa banlieue d’Échirolles sont le théâtre d’une série de fusillades liées au trafic de stupéfiants. Une situation inédite pour le procureur de la République, Éric Vaillant, en poste depuis cinq ans : “Je n’avais jamais vu une telle intensité dans les fusillades”, confie-t-il au Parisien. “Des tirs éclatent tous les deux ou trois jours, c’est une véritable guerre des gangs.“
Depuis le début de l’année, Grenoble a déjà enregistré une quinzaine de fusillades, causant de nombreux blessés et un décès. Mais c’est la densité de ces événements qui frappe cet été. Cinq fusillades ont eu lieu en seulement deux semaines, faisant une dizaine de blessés. La première, survenue le 30 juillet dans un immeuble d’Échirolles, a marqué le début d’une série noire. Un homme de 21 ans a été blessé, et les jours suivants ont vu les affrontements se multiplier, notamment le 12 août, lorsqu’un homme a ouvert le feu sur un point de deal à Échirolles, blessant quatre personnes.
Les autorités pointent plusieurs facteurs expliquant cette flambée de violence : la mort en mai dernier de Mehdi Boulenouane, un caïd grenoblois influent, et la sortie de prison de plusieurs trafiquants qui redéfinissent les équilibres du marché local. La ville de Grenoble, bien que familière des guerres de gangs, fait face à une intensification préoccupante de ces affrontements.
Amandine Demore, maire d’Échirolles, tire la sonnette d’alarme et déplore un manque de moyens pour lutter efficacement contre le trafic de drogue. Elle rappelle l’urgence de créer un commissariat de police à part entière dans sa commune, une demande formulée de longue date par les élus locaux.
Malgré l’envoi d’effectifs supplémentaires à Grenoble, les autorités peinent à contenir cette vague de violence. “Nous sommes en pleine crise”, admet le procureur, qui met en avant les efforts des forces de l’ordre malgré la complexité de la situation. Alors que la ville se prépare à un automne incertain, le sentiment d’insécurité ne cesse de croître, laissant craindre une nouvelle escalade des tensions.
