Dans un revirement stratégique, Nicolas Dupont-Aignan, figure du parti Debout la France, a décidé de ne pas engager de liste pour les prochaines élections européennes de juin 2024, préférant se concentrer sur son mandat à l’Assemblée nationale.
L’annonce, faite sur CNews-Europe 1 le 26 mars, met fin aux spéculations sur la participation du député souverainiste au scrutin européen, où il était crédité d’environ 2% des intentions de vote.
Dupont-Aignan souligne que, face aux défis économiques et géopolitiques actuels, notamment la crise ukrainienne et la situation financière de la France, son engagement doit se porter sur le terrain national. « Au moment où la France est en faillite et où il y a ce conflit [entre l’Ukraine et la Russie], mon boulot, il est de défendre une certaine idée de la France et de préparer les échéances suivantes », a-t-il expliqué, considérant les prochaines échéances politiques nationales comme plus cruciales.
Des contraintes financières à l’horizon
La décision de Dupont-Aignan intervient également dans un contexte de contraintes financières, le député ayant révélé il y a quelques semaines le manque de fonds nécessaires, estimé à un demi-million d’euros, pour mener une campagne européenne. Ce retrait laisse ainsi le champ libre à d’autres listes souverainistes, comme celles menées par François Asselineau, défenseur du Frexit, et Florian Philippot, ancien numéro 2 du Front National, aujourd’hui Rassemblement National, bien que ces derniers peinent à décoller dans les sondages.
Un paysage politique européen fragmenté
Ce retrait souligne la fragmentation du paysage politique souverainiste en France, où plusieurs petites listes peinent à s’imposer face aux géants du Rassemblement National et de Reconquête. Dupont-Aignan, en choisissant de renforcer sa présence et son action à l’Assemblée nationale, esquive une bataille électorale européenne potentiellement difficile, marquant ainsi une stratégie qui privilégie l’impact politique national à long terme sur les ambitions européennes à court terme.
